MULHAUPT Thierry
Les sens à l’origine de l’art ?
Ceux qui connaissent les desserts de Thierry Mulhaupt savent identifier sa justesse des saveurs, sa subtilité dans la création, et son grain de folie qui lui permet de s’affranchir des normes. C’est de ses sens, de sa sensibilité que jaillit son inspiration. Inspiration gourmande, qu’il couche sur toile quand il n’en fait pas des gâteaux. Tandis qu’il fourbissait ses premières armes de pâtissier à Paris, il suivait en parallèle les cours du soir des Beaux-Ar ts. Il y acquit la technique, les règles de l’art, pour laisser éclater les couleurs tantôt chaudes, tantôt acidulées, qui le portent sur les voies de sa quête de l ’abstrait.
Il ne faut pas s’en étonner : ses modèles se nomment Staël, Rothko, Soulages ou encore Pollock. Dans ses oeuvres, il cherche à capturer l ’instant, l ’explosion sensorielle d’un goût, d’un parfum, qui pourtant, n’ont ni forme, ni couleur,
ni même pérennité.
Sa « vision » du goût est forcément subjective, et elle n’est que la représentation d’une image mentale, associée à la force des sens. La quête de Thierry Mulhaupt n’est que de partager modestement sa conception du gourmand par le truchement de la toile et du pastel. Elle est vouée à offrir à celui qui voudra posséder une de ses oeuvres un cliché de l’éphémère puissance des sens.
Un souvenir de l’évanescent.